Nous respectons et comprenons bien pourquoi certains chantiers ont opté pour les ailerons fixes. Leur priorité étant le confort absolu avec beaucoup de matériel à bord ceci augmente le déplacement et les ailerons fixes sont donc la solution évidente pour leurs catamarans. La navigation très simple étant leur deuxième priorité, il est clair que les dérives relevables exigent plus de travail. Il est donc parfaitement logique que les catamarans qui ne sont pas à la recherche de la performance optent pour les ailerons fixes, mais ils ne sont pas adéquats à bord d'un catamaran de haute performance.
Aucun architecte naval sérieux ne prétendra que l’aileron fixe offre des performances égales à des dérives, cela quelque soit les conditions de vent et de mer. Pour cette raison, les multicoques de course moderne n’ont jamais été dotés d’ailerons fixes.
Les dérives permettent d’obtenir de bien meilleures performances au près, avec plus de cap et moins de dérive: un total de 6-10 degrés représente une certaine distance après quelques heures au près.
Aux allures portantes, les dérives relevées diminuent la surface mouillée, d’où un gain de vitesse.
Non seulement les dérives permettent de meilleures performances mais elles constituent également un élément de sécurité. Dans une mer très forte de travers, un catamaran avec ses dérives relevées glissera vers le bas de la vague beaucoup plus facilement qu'un catamaran équipé d'ailerons fixes puisque relever les dérives permet d’annuler l’effet « croche pied » du plan antidérive.
Nous avons examiné la question des dérives courbes (foils) et sommes arrivés à la conclusion suivante : même sur un catamaran léger de 9 tonnes, la plupart du temps des foils courbes ne seraient pas aussi efficaces que des dérives droites à fort allongement.
Notre recherche hydrodynamique montre que seulement au-dessus 22-25 nœuds de vitesse les foils courbes apporteraient des performances supplémentaires.
Même si le BAÑULS 60 est conçu pour être capable de naviguer au dessus de 22 nœuds, ce ne sera malheureusement pas le cas la plupart du temps.
En outre, le coût supplémentaire de foils courbes est prohibitif pour gagner peu ou rien. Nous préférons investir une partie du prix du bateau sur des éléments qui vont constituer une réelle amélioration de la performance.
L'option foil courbes pourrait être envisagée sur le BAÑULS 60 uniquement dans une version considérablement plus légère, version course à l’intérieur dépouillé.
Les dérives sont en fibre de carbone ce qui non seulement permet d’économiser du poids par rapport à des dérives en composite standard mais également autorise un profil fin et la rigidité nécessaire due à l’allongement, paramètres essentiels pour atteindre l’efficacité recherchée.
L’objectif étant performance, sécurité et manipulation facile, nous avons opté pour des dérives asymétriques plus courtes. Une section asymétrique augmente la portance, ce qui permet de réduire sa surface, sans aucune perte de performance (même dérive).
Même si l'on réduit la longueur, l’allongement des dérives est encore assez élevé pour une traînée réduite au minimum.
Des dérives moins profondes sont plus sûres dans la mesure où le bateau ne lèvera pas une coque dans du vent faible à moyen.
Enfin, plus courte signifie un coût moindre et un poids moindre. Cela signifie aussi moins d’efforts dans le puits de dérive, soit des renforts moins conséquents d’où encore un gain de poids. Moins de poids amène également à des performances accrues et une manipulation plus facile des dérives.
Bien que des dérives placées au milieu de la coque soient sans conteste plus performantes que des dérives placées sur les cotés, très peu de catamarans de croisière ont opté pour cette solution dans un souci de préservation du volume intérieur. Nous avons choisi la performance tout en intégrant les puits de dérive à l'aménagement intérieur.